La réforme des PC risque d’échouer
Actualité dans la politiqueLa Commission pour la Sécurité sociale et de la Santé du Conseil national (CSSS-N) continue de s’entêter dans le cadre de l’élimination des divergences et veut transformer la réforme des prestations complémentaires (PC) en pur démantèlement et mesure d’économie. Elle ignore ainsi sa mission constitutionnelle de garantir la couverture des besoins fondamentaux des rentiers et rentières. Les personnes handicapées sont particulièrement touchées. Presque la moitié des bénéficiaires de l’AI dépendent des PC pour arriver à boucler financièrement le mois.
L’augmentation des loyers représente un risque particulier de précarité. Ceux-ci ont augmenté d’un quart depuis 2001, mais le montant de la contribution des prestations complémentaires, le fameux «loyer maximum imputable», n’a pas été réadapté depuis lors. Les bénéficiaires des PC sont forcés de s’enlever le pain de la bouche pour payer le coût supplémentaire de leur logement.
Les enfants également touchés par les mesures d’économie
Les enfants des bénéficiaires des PC ne sont pas épargnés par les mesures d’économie de la CSSS-N. Le montant de la contribution pour le premier enfant jusqu’à 11 ans devrait être réduit de 250 francs par mois, et pour le 2e enfant carrément de 350 francs par mois. Ainsi, la CSSS-N torpille les buts du Programme national de prévention et de lutte contre la pauvreté 2014-2018, que le Conseil fédéral veut poursuivre, car il considère la gravité du problème élevée au vu du taux de pauvreté actuel et du changement structurel progressif de l’économie.
En outre, les personnes économes qui ont des avoirs de prévoyance seront punies par une réduction illimitée de 10%. Avec toutes ces propositions de réductions, de nombreux bénéficiaires de l’AI (et de l’AVS) se retrouveraient frappés d’un coup par la pauvreté, la couverture de leurs besoins fondamentaux n’étant plus garantie.
La réforme dans son ensemble est en péril
Avec ses décisions irresponsables, la CSSS-N se heurte au Conseil des États, qui lui n’ignore pas totalement les besoins des personnes concernées. La réforme des PC risque d’échouer, les loyers des bénéficiaires des PC seraient ainsi difficilement finançables à l’avenir. La Société SEP et Inclusion Handicap enjoignent le Conseil national d’empêcher le démantèlement social. Celui qui accepte le référendum affaibli la garantie de la couverture des besoins fondamentaux, et provoque ainsi l’échec de la révision.