Autorisation de l’interféron bêta-1a (Rebif®) pour traiter les enfants atteints de SEP

Contexte

Jusqu’à présent, Rebif^® n’était autorisé que chez les adultes et les enfants de plus de 12 ans. Il s’agit du premier TMM disponible pour les enfants âgés de moins de 12 ans.

Les interférons sont des molécules produites naturellement par l’organisme pour réguler lesdéfenses immunitaires contre les agents pathogènes. Utilisés comme agent thérapeutique, lesinterférons bêta peuvent réduire la fréquence des poussées de SEP de 30% en moyenne et enatténuer l’intensité.

L’avis d’un expert

La SEP ne débute avant l’âge de 16 ans que chez 3 à 5% environ des sujets, et avant la 10^e année,seulement chez 1% d’entre eux. Le but du traitement immunomodulateur, qui doit être mis en placedès que possible après le diagnostic, consiste d’abord à réduire la fréquence des poussées, puis àretarder, voire éviter, le développement d’un handicap permanent. Malheureusement,contrairement aux adultes, aucune donnée provenant de vastes études prospectives, randomisées,en double aveugle n’est disponible concernant l’efficacité, l’innocuité et la tolérabilité de cetraitement chez les enfants.

Jusqu’à présent, des données rétrospectives pertinentes sur l’innocuité et la tolérabilité desproduits à base d’interféron bêta n’ont été recueillies que dans le groupe d’âge des 12-18 ans. Onpeut donc considérer que le traitement à base d’interféron ne présente pas de risque dans cegroupe d’âge. Il y a beaucoup moins de données disponibles sur les médicaments plus récents; parconséquent, leur utilisation n’est donc envisageable que dans certaines situations particulières.

Il existe désormais suffisamment de données rétrospectives concernant le Rebif^®, y compris dans legroupe d’âge des moins de 12 ans, de sorte que ce médicament a été autorisé en Suisse à partir del’âge de 2 ans.

Le traitement des enfants atteints de sclérose en plaques continuera à exiger une attentionparticulière; chaque cas doit encore faire l’objet d’une évaluation précise des bénéfices et des risques.

Dr Lutz Achtnichts