Activité physique et fatigue: l’effort rend plus fort

Le Registre suisse de la SEP
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Les personnes d’un certain âge atteintes de SEP s’en souviennent encore: autrefois, on leur déconseillait de pratiquer une activité physique ou sportive intense, que l’on considérait sous le même angle qu’une infection ou d’autres maladies qui épuisent nos réserves d’énergie. Depuis, nous voyons les choses autrement. «L’effort rend plus fort»: telle est désormais la devise des personnes atteintes de SEP.

Plusieurs questions restent cependant en suspens. Comment une activité physique ou sportive intense peut-elle être compatible avec la fatigue? Ne s’excluent-elles pas mutuellement? Après tout, un effort physique peut accentuer cette fatigue. Et à l’inverse, la fatigue constitue un obstacle à toute activité, y compris physique.

Notre graphique de ce mois-ci se penche sur cette contradiction. D’une part, nous nous basons sur les informations de la liste de symptômes de la SEP, qui mentionne la fatigue, et, d’autre part, nous ajoutons les informations de l’enquête sur l’alimentation, dans laquelle la fatigue est évaluée au moyen de la «Modified Fatigue Impact Scale» (échelle MFIS). En outre, les activités physiques ont été traitées dans un chapitre distinct de l’enquête sur l’alimentation.

Quelle est la bonne proportion d’activité physique et comment est-elle ressentie?

Nous voulions tout d’abord savoir:

«La semaine passée, combien de jours avez-vous pratiqué une activité physique d’une durée totale de 30 minutes ou plus, vous obligeant à respirer au moins un peu plus fort?» (activités ménagères ou professionnelles non incluses)

Les trois quarts des participants ont déclaré avoir pratiqué une activité intense pendant au moins deux jours. De manière générale, toute personne qui peut être active fait en sorte de l’être! Les activités les plus prisées sont la randonnée / la marche, le vélo et le vélo d’appartement. Chez les femmes, on retrouve également la danse et le yoga. En outre, un bon nombre de loisirs et d’activités sportives sont mentionnés. Plus des deux tiers des participants ont mentionné au moins deux activités différentes.

Activités physiques

Nous voulions ensuite connaître l’impact des activités physiques sur le bien-être. Les résultats sont sans équivoque: parmi les personnes physiquement actives, 85% se sentent mieux après la pratique d’une activité physique, 10% ne voient aucune différence et 5% se sentent moins bien. Dans les commentaires, de nombreuses personnes ont indiqué qu’une fatigue ou des douleurs apparaissaient après une activité mais qu’elles se dissipaient après un certain temps. De plus, il a souvent été question de l’importance de doser l’activité et de l’adapter à sa propre situation. Certaines personnes ont souligné que c’est surtout le bien-être psychique qui en profite. Quelques participants ont noté que l’activité physique est devenue encore plus importante pour eux en raison de leur SEP.

Premier coup d’œil: la fatigue et l’activité physique sont liées

Penchons-nous sur la fatigue. Dans la liste des symptômes de la SEP régulièrement mise à jour, la fatigue est un symptôme prédominant. La plupart des personnes atteintes de SEP (près de 80%) en font mention tôt ou tard. Certaines l’évoquent comme premier symptôme au début de la maladie et d’autres comme symptôme évolutif par la suite. Sans surprise, ces personnes présentent également des scores de fatigue sur l’échelle MFIS nettement plus élevés.

Le lien entre la fatigue et l’activité physique est clair, du moins à première vue. Les personnes présentant une fatigue ont moins d’énergie et moins envie de pratiquer une activité intense. Les corrélations visibles dans nos données semblent toutes pointer dans la même direction. Lorsque la fatigue augmente…

  • moins d’activités intenses sont pratiquées,
  • le bien-être après une activité s’en trouve restreint,
  • les activités choisies sont moins variées.

Deuxième coup d’œil: la présence ou non de fatigue ne fait aucune différence

Mais ce n’est pas si simple. Jetons un deuxième coup d’œil! Nous effectuons à cette occasion une comparaison entre les personnes atteintes de SEP avec et sans fatigue – selon la liste des symptômes de la maladie. Bien entendu, parmi les personnes atteintes, celles «sans» fatigue font elles aussi état d’un certain degré de fatigue sur l’échelle MFIS, mais à un niveau nettement inférieur à celui des personnes «avec». Que se passe-t-il chez ces personnes lorsqu’elles modifient leur niveau d’activité physique au cours de l’évolution de leur SEP? Nous leur avons posé la question suivante:

«Avez-vous modifié votre pratique d’une activité physique ou sportive en raison de la SEP?»

 

Modification de l'activité physique

Les personnes ayant signalé une réduction de leur activité physique du fait de leur SEP présentaient également une fatigue plus élevée sur l’échelle MFIS. Les personnes qui ont maintenu ou augmenté leur niveau d’activité physique ont fait mention d’une fatigue plus réduite sur l’échelle MFIS. De manière surprenante, cela s’applique de la même manière aux personnes atteintes de SEP avec fatigue et à celles sans fatigue selon la liste des symptômes de la SEP. Il s’agit donc du même schéma mais à des niveaux différents, ce qui est plutôt inattendu. La conclusion est donc la même pour les deux groupes: maintenir une activité physique malgré la SEP réduit le niveau de fatigue. Nous ne pouvons certes pas démontrer clairement que cette relation est causale mais le fait que nous le constatons chez les deux groupes a de quoi interpeller.

Troisième coup d’œil: le niveau optimal d’activité physique

Une question vient immédiatement à l’esprit: quel est le niveau d’activité optimal? Le nombre d’activités physiques par semaine, que nous avons déjà examiné plus haut, apporte une réponse. Les réponses diffèrent légèrement entre les personnes atteintes qui présentent ou non une fatigue selon la liste des symptômes de la SEP: chez les personnes atteintes «avec» fatigue, 2 à 3 activités par semaine sont optimales, après quoi aucune modification des valeurs de fatigue sur l’échelle MFIS n’est constatée. Chez les personnes atteintes «sans» fatigue, la pratique d’une seule activité suffit à faire baisser les valeurs de fatigue MFIS de manière stable (illustration 2).

L’effort rend plus fort – au mieux en plusieurs petites unités (pour les personnes qui ressentent de la fatigue symptomatique de la SEP) ou au moins une fois par semaine (pour les personnes sans fatigue). L’essentiel est que l’activité physique fasse du bien, procure du plaisir et tienne compte des propres capacités de la personne atteinte.

La Société suisse SEP propose un large éventail d’événements divertissants. Nous serions ravis de votre participation!