Soirée d’information «Symptômes cognitifs et comportementaux»

Une salle comble avec plus d’une centaine de personnes - dont nombreux étaient les valaisans - sont venus le 4 avril 2017 à l’hôtel Vatel à Martigny pour assister à la présentation du Prof. Méd. Jean-Marie Annoni, neurologue.

«C’est un sujet complexe à aborder » dit le Prof. Méd. Jean-Marie Annoni, au vu des nombreux symptômes invisibles qui suscitent une certaine gêne pour en parler ouvertement. Ce n’est pas un hasard si nous utilisons souvent le terme de « maladie aux mille visages» pour définir la sclérose en plaques (SEP) car il existe une multitude de symptômes différents, dont les troubles cognitifs et comportementaux.

Tout d’abord il s’agit d’une maladie chronique inflammatoire. Qui dit inflammatoire - dit lutte constante dans notre corps, ce qui provoque des difficultés de connexion lorsque l’on veut, par exemple, commander un mouvement.

Les modifications cognitives se retrouvent chez un peu plus de la moitié des personnes diagnostiquées d’une SEP. Celles-ci se manifestent par exemple, par des oublis répétés, de la difficulté à trouver ses mots, une confusion dans la planification ou encore des difficultés à se concentrer.

Mais comment savoir si cette modification cognitive est due à la SEP ou à autre chose comme tout simplement la prise d’âge par exemple? Quantifier cela est très difficile mais selon une tabelle de statistiques la perte peut être estimée à environ 20%-25%.

Dans les difficultés cognitives deux pistes s’analysent essentiellement:

  1. La vitesse de traitement de l’information qui demande une attention plus soutenue pour le cerveau et présente un ralentissement lors de tâches plus complexes.
  2. La capacité de planification dans la coordination de tâches multiples qui va être plus compliquée quant à la flexibilité de manipuler ce système d’information en mémoire.

La triangulation entre notre mémoire, la flexibilité de «jonglage» de notre cerveau ainsi que la vitesse de traitement à laquelle il travaille ont un impact sur la «mémoire de travail».

Pour évaluer si cette mémoire de travail baisse il existe différents tests neuropsychologiques.

Différentes solutions peuvent améliorer, voir stabiliser la «mémoire de travail» :

  • Prises de traitements médicamenteux
  • Ajuster ses activités pour trouver un équilibre adapté entre la maladie et nos acquis (parcours professionnel, habitudes etc…)
  • Des exercices d’entrainement de stimulation peuvent être intéressants pour améliorer la rapidité de l’information et lutter contre la fatigue (Sudoku par exemple)
  • L’activité physique modérée qui aide à lutter contre la fatigue
  • La recherche de pensées positives par le biais de la méditation, du yoga, de la sophrologie, du théâtre ou encore des thérapies de groupe aident à lutter contre la dépression, l’anxiété, le stress et l’estime de soi ; des facteurs qui découlent également de problèmes de cognition
  • La qualité du sommeil est importante : il existe également des traitements médicamenteux qui peuvent être des béquilles par moments mais cela n’enlève pas la prise de conscience d’une bonne hygiène de vie.

A ce jour, il n’existe malheureusement pas de remède miracle pour guérir de ces symptômes mais beaucoup de progrès ont été fait par rapport à la recherche scientifique de la maladie de la sclérose en plaques.

Chacun doit cependant trouver le chemin qui lui permet de mieux vivre avec cette maladie. Deux personnes nous témoignent leur expérience émotionnelle : «j’ai appris à dire non» et «j’ai appris à plus penser à moi et à plus me faire plaisir». Ecoutez-vous pour vous aussi trouver une solution qui vous convienne!

L’équipe du Centre romand SEP tient encore à remercier chaleureusement le Prof. Méd. Jean-Marie Annoni pour sa présentation ainsi que le public qui a participé activement à cette conférence.