Soirée d’information à l’Hôtel Beaulac à Neuchâtel

Le vent et la neige n’ont pas réussi à refroidir les quelques 80 personnes qui se sont rassemblées en ce mercredi 10 février 2016 pour venir à Neuchâtel écouter le Prof. Jean-Marie Annoni parler de la sclérose en plaques, des modifications cognitives et émotionnelles dans la SEP.

Il a commencé sa présentation en mentionnant les principales modifications cognitives dans la SEP soit: l’attention, la rapidité intellectuelle et la mémoire de travail, précisant que, selon une étude, la moitié des personnes atteintes de SEP auraient eu des difficultés cognitives peu marquées durant les deux premières années.

Ces troubles se traduisent surtout par la modification de la mémoire de travail*, la vitesse de traitement de l’information, ainsi qu’un ralentissement au niveau des tâches complexes.

Prof. Annoni a précisé que l’intelligence à proprement parler n’est pas touchée. Cependant la personne a besoin de plus d’efforts pour activer la mémoire de travail contrairement à une personne qui n’est pas touchée par cette maladie.

Les stratégies pour mieux gérer ces modifications cognitives

Afin d’arriver à gérer au mieux cette situation, il faut adapter son activité dans le but d’essayer de trouver son propre équilibre.

Faire des exercices, que ce soit par le biais de programmes spécifiques, de mots croisés ou de jeux entraînant la mémoire tels que le sudoku aident à mieux activer le cerveau et à entraîner la mémoire de travail. Il est toutefois important de trouver des activités intéressantes et plaisantes pour la personne et savoir que 20 à 30 minutes d’exercices par jour sont suffisantes.

Prof. Annoni fait référence à des études ayant également démontré que les personnes ayant  davantage d’activités sociales réussissent mieux les tests de concentration.
En résumé, il est important de garder un intérêt intellectuel, de rester actif afin d’entraîner la mémoire de travail et de démarrer un traitement médicamenteux de fond le plus tôt possible pour préserver au maximum les capacités cognitives.

Suite à une pause bien méritée et un délicieux apéritif, nous poursuivons avec la deuxième partie de la conférence qui porte sur la thématique de la fatigue et des aspect émotionnels liés à la SEP.

Fatigue et aspects émotionnels dans la SEP

La fatigue neurologique liée à la SEP est très différente de la fatigue ressentie par la plupart des gens après une journée de travail. Cette fatigue est une composante de la maladie et elle a un impact sur l’aspect psychique et le comportement des personnes atteintes de SEP.

Le Prof. Annoni a mis en évidence plusieurs facteurs expliquant cette fatigue:
En lien à la maladie:

  • l’inflammation et ses variations ont un impact sur la fatigue
  • une poussée peut se manifester par une fatigue plus intense
  • une diminution de la force augmente la fatigue
  • les douleurs augmentent la fatigue
  • les troubles respiratoires peuvent également provoquer de la fatigue
  • de même que les traitements médicamenteux nécessaires

En lien avec le comportement :

  • le manque d’activité physique augmente la fatigue
  • la qualité du sommeil ou la masse corporelle ont également une influence

En lien avec le psychisme :

  • la dépression
  • les troubles de l’estime de soi

Dès lors, y-a-t-il quelque chose à faire pour tenter de mieux gérer cette fatigue, voir de la diminuer?

Selon le Prof. Annoni, il y a plusieurs variantes à tester :

  • refroidir le corps : il existe des vêtements réfrigérants
  • pratiquer une activité physique modérée; le yoga, la relaxation, la méditation, le mindfulness ou méditation de pleine conscience peuvent également faire du bien
  • contrôler la douleur au maximum
  • essayer d’avoir une bonne qualité de sommeil
  • il existe également des médicaments contre la fatigue (en parler avec son médecin)

Selon lui, une perte d’énergie, un retrait social et de l’inflexibilité ont été mis en évidence chez des personnes atteintes de SEP.

Au niveau émotionnel, ces personnes peuvent se montrer  plus anxieuses et ressentir moins bien la déception et le regret. Elles sont également plus sujettes à la dépression et à des problèmes d’abus d’alcool. Il a également été remarqué que la maladie modifie légèrement la prise de décision.

En conclusion, il ne semble pas y avoir de remède miracle pour faire disparaître les problèmes cognitifs et émotionnels qui font partie intégrante de la sclérose en plaques.

Etant donné que chaque personne vit la maladie différemment, il est primordial d’adapter son rythme de vie et de trouver des stratégies qui correspondent au mieux à chacun.

Nous tenons à remercier chaleureusement le Prof. Annoni pour sa présentation et ses échanges très accessibles lors de cette soirée.

Nous remercions également toutes les personnes qui ont participé à cette soirée et l’ont rendue très riche grâce à leurs questions, leurs réflexions et leurs témoignages.

Vous êtes intéressé(e)s à vous faire du bien ? Participez à notre séminaire d’auto-hypnose. Pour plus d’informations, contactez:

Présentation Prof. Jean-Marie Annoni

*Il s’agit de la capacité de notre cerveau de garder en tête pendant 10-30 secondes une information et de réfléchir sur elle  (par exemple calcul mental). Mais aussi elle permet de réfléchir à 2 choses en même temps.