Séminaire spasticité et douleurs

Le 11 février dernier, plus de 20 personnes ont participé au séminaire spasticité et douleurs organisé par la Société SEP à Fribourg. 

 

Le Dr Claude Vaney, neurologue et Corinne Jotterand, physiothérapeute se sont très bien complétés en expliquant pourquoi certaines personnes souffrent de spasticité et de douleurs et ce qui peut être fait.

Pour la spasticité c’est le système moteur qui est touché. Normalement le cerveau contrôle nos muscles. Lors d’une SEP ce contrôle se perd : les muscles alors ne répondent plus aux commandes. Ceci se traduit par une perte de force ou par des spasmes dus à des contractions musculaires.

La spasticité peut être aggravée par les facteurs suivants :

 

  • les stimuli nuisibles (constipation, infection, rétention urinaire, douleurs)
  • les stimuli sensoriels anormaux (points d’appui prolongés, positionnement)
  • l’était physique et mental (stress, angoisse, émotions)
  • l’alitement et immobilisation

Une personne spastique présente :

 

  • une hypertonie – spasticité (déficit au niveau du tonus)
  • des parésies – perte de force (motricité)
  • des rétractions – enraidissement (mobilité)

La spasticité est un trouble du tonus, une hypertonie musculaire. Elle peut arriver à un niveau tel de rigidité que l’on ne peut presque plus mobiliser l’articulation. La parésie se définit par des déficits moteurs partiels, perte de force ou faiblesse. Une personne souffrant de rétraction dira : « Je n’arrive pas à bouger mes jambes correctement; elles me semblent raides ». A force d’immobilité, les articulations et les muscles vont également se raccourcir et s’enraidir. 

C’est le cercle vicieux : plus un muscle est spastique, plus il s’enraidit. Plus il s’enraidit, plus il devient spastique. Parfois il est difficile de savoir où se trouve la racine du problème. Le thérapeute peut aider à trouver la racine du problème en faisant divers tests et ainsi définir le traitement le plus adapté.

Il ne faut pas oublier que la raideur peut également avoir un effet positif. Vouloir combattre cette raideur peut induire une faiblesse musculaire. Un muscle spastique n’est pas forcement fort. Le renforcement musculaire peut améliorer les performances fonctionnelles sans pour autant augmenter la spasticité.

Les douleurs sont souvent consécutives à la spasticité. Les moyens de prévention sont les exercices réguliers (étirements, mobilisation, postures) et le positionnement (attelles de positionnement).

Quand à la douleur, c’est le système sensitif qui est touché. En principe le cerveau contrôle les signaux qui lui arrivent. Dans une SEP ce contrôle peut se perdre : les signaux arrivent modifiés (l’information n’est pas transmise comme un copié-collé) ou le cerveau n’arrive plus à filtrer les signaux et cela se manifeste par des douleurs. La douleur n’est cependant pas toujours inutile, elle peut aussi avoir une fonction d’alarme.

Comprendre ce qui se passe dans son corps a permis de démystifier les symptômes. S’appliquer à faire, dans la bonne humeur générale, les exercices proposés dévoile ceux qui conviennent bien. « Cela m’a fait un tel bien que je souhaite pouvoir les pratiquer régulièrement, et pourquoi pas en groupe… » déclare une participante.

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