La méditation permet d’accroître les facultés mentales
State of the Art
Outre les handicaps physiques, la SEP peut aussi entraîner des problèmes de performances mentales (ou cognitives). Cela concerne avant tout la vitesse avec laquelle le cerveau traite les informations. Cependant, la mémoire à court terme, la flexibilité intellectuelle et l’attention peuvent aussi être affectées. «De telles évolutions peuvent avoir un impact fort sur des éléments tels que l’activité professionnelle et nuire de manière générale à la qualité de vie», a déclaré la Prof. Dre phil. Iris-Katharina Penner de l’hôpital de l’Île à Berne.
Des méthodes de tests facilement intégrables dans la pratique
Aussi, la Prof. Penner plaide pour une documentation régulière des facultés intellectuelles des personnes atteintes de SEP: une première fois au moment du diagnostic puis chaque année. De nouvelles études scientifiques montrent que les facultés intellectuelles au moment du diagnostic peuvent aussi livrer des indications sur l’évolution à long terme de la maladie. «C’est par conséquent un élément qui devrait également entrer en ligne de compte lorsque l’on réfléchit à un traitement», a souligné la conférencière.
Mais comment mesurer les facultés mentales de manière optimale? Si le système d’évaluation le plus utilisé en cas de SEP, le score EDSS (Expanded Disability Status Scale), est en mesure de bien rendre compte du handicap physique, ce n’est pas le cas pour les troubles impactant les capacités cognitives. La Prof. Penner a ensuite brièvement présenté aux participantes et participants de l’atelier différents tests visant à documenter les facultés mentales. Ce faisant, elle s’est avant tout concentrée sur des méthodes que l’on peut facilement mettre en place dans la pratique quotidienne et qui peuvent notamment bien rendre compte de la rapidité de traitement de l’information.
Approches thérapeutiques modernes
Le Prof. Dr med. Arseny Sokolov de l’Hôpital universitaire de Lausanne a ensuite présenté différentes méthodes permettant d’exercer les performances cognitives de manière ciblée et ainsi de les préserver voire, dans quelques cas, de les améliorer. Pour ce faire, on utilise aujourd’hui aussi différents outils numériques, par exemple sous la forme de programme d’entraînement ou de jeux vidéo spéciaux. Comme l’a ajouté la Prof. Penner, des études scientifiques auraient montré que méditer régulièrement est très utile pour ce faire. Cela permet d’améliorer les facultés mentales et aide à mieux gérer les situations de stress. On a pu observer chez les personnes qui méditent régulièrement des modifications au niveau de certaines zones du cerveau. Ainsi, les structures responsables de l’apprentissage et de la mémoire se développent tandis que d’autres (responsable de la peur, de l’angoisse) rapetissent. Ils ont ensuite communiqué sur un projet de recherche en cours à l’hôpital de l’Île de Berne appelé NeMMI (Neuroeducation and Mindfulness based Meditation as a cognitive Intervention – Méditation basée sur la neuroéducation et pleine conscience en tant qu’intervention cognitive). Dans le cadre de celui-ci, des personnes atteintes de SEP présentant des troubles cognitifs sont évaluées pour voir si le fait de transmettre des connaissances sur les symptômes vécus (comme les problèmes de mémoire) et d’intégrer cela à une méditation basée sur la pleine conscience a des effets positifs.
«MS State of the Art Symposium»
Le «MS State of the Art Symposium» est le plus grand congrès spécialisé de Suisse consacré à la sclérose en plaques, organisé par la Société suisse SEP et son Conseil scientifique et médical. Le symposium 2024 s’est tenu le 27 janvier au KKL de Lucerne.