La soirée est introduite par Marianna Monti, Représentante régionale de la Société SEP, qui présente ou remémore les prestations de la Société puis cède la parole au Dr Vaney.
Sa présentation débute par un point d’interrogation. Est-ce que le Cannabis est LA plante miracle pour soulager certains symptômes de la SEP? C’est la question à laquelle il va tenter de répondre, dit-il, dans son discours d’introduction.
Il s’agit d’une plante très controversée: selon l’opinion de certaines personnes, c’est une plante fantastique et pour d’autres, c’est presque impensable d’avoir recours à son utilisation.
Il est important de savoir que le chanvre contient deux substances pharmacologiques intéressantes, à savoir:
- La plante contient du Cannabidiol (CBD) qui a des effets neuro-protecteurs (retient l’évolution de la maladie), elle est susceptible de réduire les crises épileptiques et peut diminuer les angoisses par exemple.
- La plante contient du Tetrahydrocannabinol (THC) qui a des effets d’anti-vomissements, provoque une relaxation musculaire, est un analgésique et peut être psychoactif, ce qui signifie une augmentation des angoisses ou un «high» ayant un effet «délire». Cela peut favoriser l’éclosion d’une maladie psychique chez une personne fragile mentalement, ainsi le cannabis n’est pas à prescrire pour ces personnes.
Attention le dosage de ces composantes doit être contrôlé et la provenance connue. Par exemple, le THC légal est de 1% alors que le dosage illégal atteint parfois 20% à 25%: exemple typique d’une plante qui a grandi dans une cave avec de la lumière artificielle. On constate que le chanvre acheté dans la rue a un dosage THC supérieur. Il faut être conscient qu’un taux de THC très élevé peut provoquer des effets négatifs comme des angoisses élevées, ce qui n’est pas recommandé.
Depuis 2014, tout médecin en Suisse peut prescrire le SATIVEX (spray qui contient du THC et CBD dans un dosage de 1:1 ou 2.7%/2.5%; voir emballage Sativex) pour autant que le patient atteint de SEP ait essayé d’autres traitements classiques et qu’il est prouvé que ceux-ci n’ont pas eu d’effets sur les spasmes ou les douleurs. Dans la plupart des cas, les caisses maladies remboursent ce produit sur la base d’une demande spéciale. Il existe également des alternatives à base de solution ou de teinture mère.
En conclusion, l’étude scientifique de Dr Vaney et ses collègues a démontré sur la base des propriétés thérapeutiques contrôlées, que pour certaines personnes cela peut favoriser la mobilité, diminuer la spasticité, les raideurs et les douleurs chez les personnes atteintes de SEP et les effets secondaires sont tout à fait supportables.
Du point de vue des manifestations somatiques cela peut provoquer une baisse de tension, des yeux rouges et de la fatigue. Au niveau psychologique cela peut provoquer une altération sensorielle, de l’euphorie, de l’anxiété et les performances intellectuelles peuvent diminuer sous l’effet du THC. Il y a des contre-indications notamment pour les maladies cardio-vasculaires, les maladies psychiatriques ainsi que pour les épileptiques.
A chacun de juger si c’est une solution à tester. Finalement, tout est relativement relatif et il est utile de savoir que le dosage de ce médicament n’est pas le même que si l’on fume un joint.
Un grand merci au Dr Vaney pour sa conférence ainsi qu’au public qui était très interactif!
Pour votre information nos prochaines soirées d’information auront lieu:
- le 13 octobre à Fribourg portant sur la SEP et la psychologie
>> SEP: ce qui aide, ce qui enfonce - le 16 novembre à Lausanne portant sur les liens entre l’environnement et la SEP
>> Environnement et SEP: quels liens?