Deux histoires, deux façons de surmonter la maladie

Adnane a 31 ans, il a reçu le diagnostic de SEP il y a 9 ans et depuis, il a appris à mieux gérer son corps, sa vie et sa maladie grâce au sport. Samantha, elle, a 56 ans. Elle vit avec la SEP depuis 32 ans et c’est la peinture qui lui permet de tenir le cap et de voir la vie du bon côté, avec ses épreuves, ses peines et ses surprises. Portrait croisé de deux êtres lumineux, qui ont trouvé le moyen de rencontrer le succès et de se dépasser, malgré la SEP… ou plutôt grâce à la SEP.

Après le diagnostic, se réinventer

«Chaque imprévu est une nouvelle aventure, qui permet d’avancer. Même la SEP.» Cette façon qu’a Samantha d’appréhender les obstacles de la vie résume bien les parcours si différents de cette quinquagénaire pétillante et d’Adnane, ce trentenaire dynamique. «Quand quelque chose ne marche plus, j’essaie autre chose», raconte Samantha. Ainsi, lorsque la SEP arrive, elle s’assagit. Elle se met à courir, sort moins. Puis lorsque son état se dégrade, après l’arrivée de sa fille, Julia, elle réévalue la situation. Elle se tourne vers l’AI et se concentre sur sa fille. Et finalement, quand cette dernière gagne en indépendance, Samantha donne plus de place à la peinture.

«Si on me proposait de faire disparaître ma SEP et de me rendre ma vie d’avant, je dirais non… Elle m’a apporté beaucoup plus de positif que de négatif!» Cette déclaration d’Adnane semble impensable. Pourtant, avant le diagnostic Adnane pesait 150 kg. Sa consommation d’alcool et de «malbouffe» était complétement excessive et son estime de soi était au plus bas. Puis la SEP a fait irruption dans sa vie.  Au début, il broie du noir, c’est un coup dur, il ne voit pas vraiment comment vivre avec. Il finit par se remettre en question, il se demande si son hygiène de vie n’y est pas pour quelque chose et se remet au sport. Avec la danse d’abord, puis avec la course à pied et une alimentation équilibrée. Cela porte ses fruits: aujourd’hui Adnane a perdu près de 70 kg et aimerait prochainement courir un marathon!

La vie n’est pas toujours rose, mais le positif reprend toujours le dessus

Adnane et Samantha sont passés par de lourdes épreuves. Avec la SEP, mais aussi avant. L’obésité morbide, dont souffrait le jeune homme avant l’apparition de la sclérose en plaques n’était pas facile à vivre. Il n’osait plus s’asseoir dans les trains et les bus, de peur que les autres passagers lui reprochent de prendre trop de place. De nombreuses activités sportives, comme le ski étaient inaccessibles et il se réfugiait dans le monde de la fête. L’alcool prenait beaucoup de place dans sa vie et le miroir lui rendait une image peu valorisante. Aujourd’hui il considère la SEP comme un cadeau, qui lui a permit de sortir d’une spirale infernale.

Samantha quant à elle voit son corps comme un immeuble, qui a pris un peu trop de coups, et qui doit se reconstruire après s’être effondré. Sa maman tombe malade alors qu’elle n’a que 5ans. Son papa travaille énormément pour payer les traitements, et elle est très vite très autonome. Puis elle subit les abus sexuels d’un proche pendant une longue période et lorsqu’elle a 17 ans sa maman décède. Pourtant Samantha ne flanche pas. Elle aime trop la vie. Mais 7 ans plus tard, elle perd également son papa et cette fois-ci, l’immeuble s’effondre: le diagnostic de SEP tombe. Malgré toutes ces épreuves, la jeune fille rebondit. Elle rencontre Maxime, son mari, trouve des projets, fait du sport, avance, fonde une famille. La résilience, Samantha a dû en faire preuve plus d’une fois. Alors lorsque dernièrement, la SEP et le climat engendré par la Covid l’affectent particulièrement, elle retrouve le moyen de rebondir et sa joie de vivre revient au galop!

De la SEP au succès

Samantha a toujours aimé dessiner et la peinture sur porcelaine est un hobby qui l’accompagne depuis très jeune. Mais c’est avec la SEP que la peinture a pris plus de place dans sa vie. Au début, elle n’a pas vraiment le temps pour l’art, entre le travail, la maladie et le sport le temps passe trop vite. Puis elle se consacre à l’éducation de sa fille, ce qui lui apporte beaucoup de bonheur. Mais petit à petit Julia grandit. Samantha ne travaille plus et sa fille devient de plus en plus autonome. C’est alors que sa professeure de peinture lui conseille d’essayer la peinture sur toile. C’est un succès!  La peinture devient un exutoire, une source de plaisir, d’apaisement, mais pas seulement. Samantha donne des cours de peinture sur porcelaine et expose, sans jamais trop se prendre au sérieux. Elle s’amuse énormément dans ce domaine et les expositions sont une source immense de motivation. Bref, Samantha est une femme accomplie et brillante!

Pour Adnane, le succès rime avec travail et sport. Le jeune homme change radicalement sa manière  de vivre après la SEP et rapidement il constate de nombreux effets positifs. Il trouve un travail dans lequel il se réalise et excelle. Il perd rapidement du poids et voit ses performances sportives s’améliorer de jour en jour et la course devient plus qu’un simple moyen de retrouver la forme. Il commence à participer à des courses, des trails et des marathons et obtient de bons résultats. Le trentenaire se fixe des objectifs et se donne les moyens de les atteindre. Il s’épanouit et se sent bien dans sa peau et son corps. Alors même si parfois une poussée ou le virus JC le ralentissent et le mettent en état d’alerte, Adnane sait qu’il pourra surmonter n’importe quel obstacle. C’est surement cela le succès!