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Acide alpha-linolénique et sclérose en plaques

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Focus sur la recherche – Acide alpha-liolénique

La manière dont l'alimentation influence l'évolution de la sclérose en plaques et dans quelle mesure reste controversée et largement incertaine. Une nouvelle étude souligne toutefois un lien entre certains acides gras et l'évolution de la maladie.

Contexte

Des travaux antérieurs suggéraient déjà que l'acide alpha-linolénique, un acide gras oméga-3 d'origine végétale, pouvait réduire le risque de SEP et l'évolution active de la maladie. Cependant, la mesure dans laquelle cela s'applique de manière générale et s'il s'agit d'effets durables n'était pas claire.

Étude actuelle

Cette étude s'est appuyée sur des échantillons sanguins conservés provenant d'une autre étude (étude BENEFIT) lancée en 2002-2003 et qui portait sur l'interféron, un principe actif utilisé dans le traitement du syndrome cliniquement isolé (SCI, un stade préliminaire de la SEP). Les valeurs des participant-e-s inclus-e-s à l'époque ont été enregistrées sur plusieurs années, ce qui permet de disposer de données fiables sur l'évolution à long terme. Au total, 468 participant-e-s ont été suivi-e-s pendant une période de 5 ans, dont 278 pendant 11 ans.

L'analyse qui vient d'être réalisée a examiné dans quelle mesure les taux sanguins initiaux de différents acides gras sont liés à l'évolution des participant-e-s.

Résultats

Lorsque le taux d'acide alpha-linolénique dans le sang était plus élevé au moment de l'inclusion dans l'étude, le risque de développer une SEP à partir d'un syndrome cliniquement isolé était réduit de 40 %. De même, il a été constaté que le risque de poussée était également plus faible après 5 ou 11 ans d'évolution de la maladie.

Il a également été démontré que des taux plus élevés d'acide alpha-linolénique s'accompagnaient d'une aggravation plus lente des symptômes.

Conclusion

Ces données à long terme suggèrent que le taux sanguin d'acide alpha-linolénique pourrait être lié à l'évolution de la sclérose en plaques. Il semble également s'agir d'une caractéristique spécifique à cet acide gras, qui ne s'applique pas à tous les acides gras oméga-3. Cet effet n'a pas été observé pour les 35 autres acides gras analysés.

La raison exacte de ce phénomène fait l'objet de recherches supplémentaires. Sur la base des données actuellement disponibles, il n'est pas possible de déterminer si certaines recommandations nutritionnelles peuvent en être déduites.

Lien vers l'étude (en anglais, payant)

Serum Alpha-Linolenic Acid and Long-Term Multiple Sclerosis Activity and Progression

Neurology. 2025;105(3):e213905.